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L’Eau: dessus comme dessous

As above so below

L’île de Gozo (Malte)

L’Eau est mon élément. Depuis toujours. De mon surnom à mon thème astral en passant par ma couleur préférée, l’Eau est omniprésente dans mon existence. Alors forcément quand je pars en vacances, c’est très souvent près d’un point d’eau ou carrément dedans. Sans surprise, une de mes passions est la plongée sous-marine depuis une vingtaine d’année.

Récemment, j’ai eu la chance de découvrir un endroit magnifique grâce à ma famille: Gozo (Malte). Cela m’a une fois de plus permis de constater à quel point la plongée, c’est un peu, beaucoup, comme dans la vraie vie : tout réside dans la manière de percevoir les choses. Au final, c’est très révélateur de sa manière de vivre au quotidien. L’expérience apporte en plus l’aisance et la confiance.

De l’observation à la sensation

Au fil des ans, je plonge de moins en moins pour voir des dauphins, des raies ou des requins, mais avant tout, parce que j’aime l’eau, j’adore y flotter en surface ou à 25 mètres de profondeur. J’aime le bleu et ses infinies nuances, sa faune, sa flore et ses paysages divers aussi magnifiques que surprenants.

Et puis surtout, de plus en plus, cette sensation de flotter, d’être en apesanteur en se laissant bercer par le courant. Cette sensation me mène très près d’un état de méditation … de plus en plus en profond au fil du temps. Petit à petit, la respiration s’affine, la perception du corps diminue, le mental se tait… il ne reste plus que la sensation de ne faire qu’un avec l’eau, puis de se confondre avec elle, de devenir l’eau. Presque extatique.

Mes dernières plongées en libre (sans bouteille) en Méditerranée m’ont permis de constater le chemin que j’ai parcouru ces dernières années … et de voir des choses magnifiques.

Aujourd’hui, j’ai une pensée compatissante pour tous ceux qui sortent frustrés de leur plongée lorsqu’ ils n’ont pas vu « du gros » : au moins une raie, à la limite une tortue. Oui, j’avoue, il y a fort longtemps, j’en ai fait partie 🙂 Mais rien n’est immuable.

Salt pans à Xwejini

Poisson aiguille 12 cm

Cultiver son regard

Mon oncle était assez surpris d’entendre la liste de ce que j’avais vu à mon retour. Oursins, coquillages, labres, crabes, gobbies, mérous, murènes à taches jaunes et plein dont je ne connais pas le nom 🙂

Mais le plus joli et mon chouchou parmi tous, c’est le poisson aiguille ou syngnate. Il s’agit d’un cousin de l’ hypocampe. Vous prenez un hypocampe et vous le déroulez à plat. Et cela donne un poisson aiguille.

Normalement ils vivent plutôt dans les herbiers. Leur mimétisme avec les algues est parfait : la couleur, la forme et l’ondulation de l’algue dans le courant. Ils font entre 10 et 30 cm de long et 0,5 à 1 ou 2 cm de large. Pas facile à voir, donc.

Le niveau de perception

Après plusieurs jours de plongées, je me suis rendue compte que je n‘avais jamais vu autant de choses en plongée en Méditerranée en si peu de temps et du surcroît sans bouteille. J’avais l’impression d’avoir une chance inouïe.

En réfléchissant, j’ai compris que ce n’était pas tellement dû à ce qu’il y avait à voir ou à ma chance, mais plutôt à mon état de perception qui s’est accru et qui grandit un peu plus à chaque fois que je suis dans cet état d’être en union avec mon élément, avec ce qui m’entoure.

Ainsi à chaque plongée, un peu plus d’émerveillement: lumière, faune, flore, mais aussi des jolies interactions entre les poissons.

A ce moment là réaliser que c’est bien ma perception qui a évolué ces dernières années. Et non le nombre de poissons en Méditerranée. Ceci est le fruit de mon travail intérieur qui rend ma relation avec ce qui m’entoure plus intense, plus dense. On peut aussi appeler cela La Présence.

Aham Brahmasmi *

Ce que je vous décris plus haut, c’est cela l’état de YOGA ou l’état d’union. C’est assez éloigné d’une pratique de postures physiques dans un leggings à la mode en matière synthétique.

Mais plutôt : Se con-fondre (fondre avec) avec ce qui nous entoure, ne faire plus qu’un avec l’eau, se laisser absorber par les éléments, disparaître en tant qu’individu. Puis ressentir une gratitude immense pour le moment vécu.

Cultiver cet état de présence ou d’union le plus souvent possible. Là est le chemin à suivre.

Aham Brahmasmi 

* Aham Brahmasmi peut se traduire par :  « Je suis le Soi, l’Absolu » ou » je ne fais qu’un avec la conscience universelle » ou encore: »je suis l’univers » ou « je ne fais qu’un avec Brahman ». 

Ci-dessous une version audio de ce mantra.